L’autisme

Miroir miroir, éduque-moi!
Saviez-vous que le 2 avril prochain, sera la #journée mondiale de sensibilisation à l’autisme?
Profitons de l’occasion cette semaine pour démystifier ce trouble, maintenant appelé trouble du spectre de l’autisme.
Tout d’abord, deux détails très important à savoir, l’autisme, ne signifie pas déficience intellectuelle. Selon les recherches, la majorité des enfants ayant reçu un diagnostic de TSA ne présentent aucune déficience intellectuelle (62 %), alors que pendant longtemps et encore à ce jour, on se questionne par rapport à l’intelligence des enfants autistes. De plus, un trouble du spectre de l’autisme n’est pas une maladie, mais une condition.

Pour travailler dans le quotidien des enfants autistes, qu’ils soient verbaux ou non-verbaux, je vous confirme qu’il n’y a pas de ligne directrice simple, coupée au couteau. Chaque cas est unique en soit. Alors, voilà en quelques lignes, un aperçu de ce que l’enfant autiste peut être amené à vivre différemment. Bien entendu, il s’agit d’un léger survol!
J’aimerais commencer en démystifiant une chose très importante, l’enfant autiste, est avant tout une enfant avec sa personnalité propre, comme nous le sommes tous. Il a sa propre intelligence, qui dans la plupart des cas, se caractérise par une mémoire visuelle exceptionnelle et une capacité incroyable à observer de très petits détails. Il est vrai que les enfants autistes n’ont pas cette curiosité sociale qui nous vient naturellement, à nous, les neurotypiques, mais cela ne veut pas dire pour autant que cette sphère ne les intéresse pas, loin de là. Ils ont simplement besoin d’apprendre, puisqu’ils éprouvent de grandes difficultés au niveau des interactions sociales et de la communication verbal et non-verbal.
Les enfants autistes semblent avoir moins d’intérêt pour ce qui les entoure, et ce, malgré que vous agitiez fortement un objet devant lui pour attirer son attention. Ils semblent sur une autre planète comme on dit, dans la lune. Par exemple, un enfant d’un an, peut ne pas ou très peu sourire à sa mère, regardez à travers la fenêtre pendant de longues minutes, sans bouger, comme si rien au alentour ne semblait l’atteindre. Sa mère a l’impression d’être transparente.
On observe aussi chez les enfants TSA, peu d’intérêt à montrer les objets aux autres et/ou les pointer. Tout ce qui est en lien avec les habiletés sociales peut sembler plus lourd. L’enfant prendra les jouets de l’autre sans demander et sans même regarder l’autre, comme s’il ne se rendait même pas compte que le jouet appartenait à quelqu’un. Il sera peu capable d’imiter des gestes comme des grimaces. On peut appeler l’enfant plusieurs fois, sans que celui-ci ne réagisse, encore plus, si par exemple, dans un groupe, on dit : venez les amis, on s’en va s’habiller. L’enfant autiste ne se sent pas viser par LES AMIS. Il peut aussi avoir une tendance à rire ou crier de façon inappropriée.
Il n’est pas rare d’observer des comportements stéréotypés et répétitifs ainsi que des intérêts restreints. L’enfant peut avoir de l’intérêt que pour les voitures et les trains et même, que pour les autos vertes. Il peut avoir tendance à les aligner de façon répétitive et vous semblez ne pas vraiment jouer avec le jeu en question (s’il existe vraiment une façon défini de jouer de telle ou telle façon avec un jouet…). Le jouet devient pour lui un élément sécurisant. Chez les enfants plus vieux, il peut s’agir d’un sujet en particulier pour lequel il a un intérêt démesuré. L’une de mes clientes demande et redemande pour avoir des contenants ou tout autre jeu qui lui permet d’insérer des jouets à l’intérieur. Elle ouvre ceux-ci, les vide, et les remets. Et au moment, ou pour elle, elle vit un état de bien être totale, elle pousse des petits cris, comme pour signaler sa joie.
Cette même cocotte a de grands besoins sensoriels, entre autres au niveau vestibulaire. Elle a besoin de sentir son corps dans l’espace. Elle s’appuiera sur moi, se lèvera debout dans la tente pour que sa tête touche le toit, de façon à se reconnaitre dans son espace. Le système sensoriel de l’enfant TSA est atteint. Il est difficile pour lui d’interpréter les stimuli sensoriels, ce qui provoque la plupart du temps, des moments de frustrations et donc de comportements difficiles. On doit pouvoir répondre à leurs besoins sensoriels, observer ce qui les intéresse, et ce qui les calme. Sans quoi, il est difficile d’atteindre l’enfant. Si ma cliente aime tout ce qui est insertion, alors allons-y à fond dans cette activité. Il s’agit tout simplement d’y intégrer des éléments que nous voulons travailler, mais en lien avec ses besoins et ses intérêts.
Aussi et pour terminer, parce que nous pourrions en parler pendant des heures, un enfant TSA n’apprécie pas les imprévus, mais cela ne veut pas dire qu’il faut à tout prix les éviter. Attention, ce n’est pas parce que certains comportements sont soulevés chez l’enfant TSA qu’il faut adapter tout le quotidien en ce sens. Et, il ne s’agit pas non plus, de ne pas respecter sa forme d’intelligence, mais plutôt d’adapter nos interventions à leur forme d’intelligence et ainsi améliorer leur quotidien.
Mercredi matin, je vous donne quelques pistes d’interventions pratiques à utiliser que vous ayez un enfant, un neveu, une voisine ou un enfant d’un ami autiste.
Oups J’allais oublier, prenez le temps d’analyser chaque ressource disponible et ceux susceptibles d’aider au mieux votre enfant. Et surtout, méfiez-vous de ceux qui utiliseront le mot GUÉRISSONS, en aucun cas, le trouble du spectre de l’autisme peut se guérir puisqu’il s’agit d’une condition que l’on aura toute notre vie. Mais attention, il est possible d’améliorer toutes les sphères de leur quotidien.

Christel Leblanc, éducatrice spécialisée