Les enfants aujourd’hui sont habitués d’être stimulés sans cesse…
Plusieurs parents se posent la question. Sommes-nous les seuls à vivre cela au quotidien? Qu’avons-nous fait de mal ou que pouvons-nous faire maintenant afin de rectifier la situation?
La première chose que je dis aux parents c’est qu’il n’est jamais trop tard pour modifier notre approche, mais est-ce qu’il s’agira d’un simple coup de baguette magique? Oh que non! Ce n’est pas si simple, mais possible.
Il faut d’abord se questionner sur le pourquoi du comment. Comment se fait-il que nos enfants aujourd’hui aient tant de mal à s’occuper de façon autonome? Pourquoi demande t-il la présence de l’adulte très souvent ou pourquoi semblent-ils parfois ne pas savoir quoi faire alors qu’il y a tant de jouets à leur portée?
Arrêtons-nous un instant pour réfléchir aux questions suivantes: que faisons-nous lorsqu’il doit attendre quelques minutes? Est-ce qu’on ressent nous-mêmes un malaise lors d’un moment d’attente? Sommes-nous en train d’éviter une crise? Avons-nous peur qu’il s’ennuie? Est-ce qu’on répond à chaque demande parce qu’on pense combler un besoin de stimulation?
Il est vrai qu’aujourd’hui certains enfants vivent mal avec le fait d’être inoccupés ou seul avec eux-mêmes.
Mais soyons francs, nous y sommes pour quelque chose! Chaque fois que notre enfant doit attendre, on s’empresse de lui donner un cellulaire. Chaque fois qu’il doit patienter, on s’empresse de se justifier. Chaque fois qu’il doit jouer seul, on se sent mal d’être occupé. Chaque jour, on s’assure qu’il ait tous les jouets inimaginables afin de pouvoir être stimulé au maximum. Chaque jour, on se préoccupe des passe-temps de notre enfant et on compare son emploi du temps…Kim fait de la danse et de la musique, peut-être que ma Sarah aimerait ça aussi…Des temps morts, on aime pas ça comme parent parce qu’on pense à tort qu’il faut sans cesse occuper nos enfants pour qu’ils se développent au mieux. Mais non, trop c’est comme pas assez!
On aide doublement nos enfants si on leur apprend à attendre, à patienter et à respecter les délais. On les aide encore plus si on leur fait découvrir comment se retrouver avec eux-mêmes et qu’ils apprécient.
Se retrouver inoccupé n’est pas la fin du monde, au contraire, c’est bénéfique. Si on n’habitue pas nos enfants aux périodes d’attentes, dès leur jeune âge, ils ne pourront pas le faire facilement en grandissant.
Bonne nouvelle, il n’est pas trop tard, vive les minuteries! Tous les parents devraient en avoir une. Commencez à mettre un court délai par exemple avant d’aller jouer avec lui pour augmenter petit à petit le défi. Attirer l’attention de votre enfant sur son environnement durant son attente à la caisse, plutôt que l’occuper avec un écran. Et quand les restaurants seront réouverts, apporter quelques autos ou des crayons en attendant les assiettes. Fixez-vous de petits défis afin de les réaliser, vous serez gagnant à coup sûr.
Faisons attention de ne pas les surcharger et ainsi créer des enfants mal à l’aise avec la solitude.
Christel Leblanc, éducatrice spécialisée